L’ordonnance de Brunoy

Le 29 mai 1346, Philippe VI de Valois édictait dans son château de Brunoy, en forêt de Senart, une ordonnance qui devint la première réglementation forestière en langue française et fit de la gestion des forêts le modèle historique de gestion durable en France. Elle dispose que : « les maîtres des eaux et forêts enquerront et visiteront toutes les forez et bois et feront les ventes qui y sont, en regard de ce que lesdites forez se puissent perpétuellement soustenir en bon estat ».

L’histoire du développement durable croise cette ordonnance près de cinq siècles plus tard. Le concept est forgé en anglais par l’équipe de la diplomate norvégienne Gro Brundland, pour le sommet de la Terre de Rio, organisé par les Nations unies en 1992. Mais sa traduction en français est difficile. En anglais c’est « sustainable development ». Le mot durable, en français, ne traduit qu’une partie du sens du mot anglais. Pourtant, « sustainable » vient de l’ancien français « soustenir« , ce mot utilisé dans l’ordonnance de Brunoy. Paradoxalement, au XXe siècle, on ne sait plus comment le re-traduire en français…

C’est pour marquer cette filiation que j’ai donné à l’institut son nom. Quant à son logo, c’est une feuille de chêne – cette famille d’arbres qui symbolise les forêts françaises.

Plus largement, cette référence à l’histoire est destinée à rappeler la diversité des sources et des inspirations de l’écologie. Car l’écologie est plus variée qu’on le croit souvent, et comme pour les écosystèmes, sa diversité est une richesse qu’il faut chérir plutôt qu’une faiblesse qu’il faudrait diminuer. Elle dépasse très largement le microcosme de la gauche parisienne. Il va donc falloir la renouveler voire la réinventer.

L’institut Brunoy contribuera à ce renouveau et accompagnera la diversité intellectuelle qu’il suscite. Afin que l’écologie redevienne une idée neuve !

Olivier Blond