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L’écologie des solutions

L’écologie du XXe siècle était une écologie des catastrophes, l’écologie du XXIe siècle sera celle des solutions. L’institut Brunoy contribue à ce renouveau et accompagne la diversité intellectuelle qu’il suscite. Afin que l’écologie redevienne une idée neuve !

L’écologie s’est construite à partir de la deuxième moitié du XXe siècle comme une écologie des catastrophes. Elle réagissait aux crises provoquées par le monde industriel et alertait sur les dangers encourus : nucléaire, pesticides, accidents industriels, marées noires,  réchauffement climatique, … Les écologistes ont ainsi joué le rôle de lanceurs d’alerte ; ils ont aidé à prendre conscience d’une menace. En cela, ils ont connu un succès indéniable : après un demi-siècle d’action, la société dans son ensemble est désormais informée des dangers auxquels elle est confrontée – du moins pour l’essentiel. C’est « la vertu pédagogique des catastrophes ».

Le temps est venu de proposer des solutions car le discours anxiogène des Cassandre ne suffit plus. La plupart des acteurs contemporains de l’écologie cherchent non plus seulement à établir un bilan, mais à proposer des solutions, ou en tout cas des pistes d’action. L’écologie du XXe siècle était une écologie des catastrophes, celle du XXIe siècle sera celle des solutions.

Cette transformation porte en elle une conséquence majeure. Quand l’écologie se posait comme objectif de dénoncer des catastrophes ou des crimes, elle devait logiquement s’attacher à protéger son autonomie. Il fallait refuser les compromis et ne pas diluer sa parole, afin de porter plus haut et plus fort la critique du système. Maintenant que cette parole est omniprésente et qu’elle traverse l’ensemble du champ politique, l’isolement n’est plus nécessaire, il devient contre-productif.

En outre, quand l’objectif devient de transformer le monde, il faut trouver des alliés pour agir. Il faut pouvoir discuter avec les entreprises qui inventent et produisent les solutions technologiquees, ou avec les collectivités qui les mettent en place, quelle que soit leur couleur politique. L’heure est à l’ouverture.

Qu’il faille des écologistes, et de plus en plus, c’est l’évidence. Mais qu’ils doivent s’organiser en un parti plutôt qu’en un mouvement ou un groupe de pression, qu’ils doivent s’allier avec tel ou tel parti, se positionner plutôt à gauche ou à droite ? La question est à nouveau posée. Elle rejoint le questionnement fondamental de l’écologie, posé il y a déjà plusieurs décennies : « comment faire de la politique autrement ? »

Où chercher les réponses ? Des courants écologistes sont apparus dans la plupart des partis politiques ; un réseau bariolé d’ONG intervient dans la société ; des entreprises – startups ou multinationales- s’emparent du sujet et changent la donne à leur manière. L’écologie est grande et variée, et les Verts (EELV en France) n’en sont qu’un acteur parmi d’autres. Il faut redécouvrir la diversité de l’écologie.

Ce contexte invite à construire une écologie qui cesse de demander des sacrifices pour se mettre au service de la société, qui devienne un moyen et non un but. Cela nécessite de changer les priorités et en particulier de placer les questions de santé, d’alimentation et d’emploi au premier plan. Cela impose également de remettre la justice au cœur de la problématique écologiste, et de moderniser le rapport à l’innovation comme au principe du pollueur-payeur.

Nous vivons une époque formidable : l’écologie française entre sous nos yeux dans un moment de renouveau intellectuel et politique comme elle n’en a pas connu depuis deux décennies. Briser l’ancien carcan permet d’explorer de nouvelles terres, d’aller chercher d’autres sources d’inspiration, de remettre en cause les idées reçues. Les nouveaux acteurs de l’écologie moderne expérimentent des manières différentes de transformer le monde. L’écologie devient elle-même un facteur d’innovation technologique, politique et culturelle.

L’écologie redevient une idée neuve.

(Extrait de « Pour en finir avec l’écologie punitive« , Olivier Blond, Grasset)

Une réponse sur « L’écologie des solutions »

[…] Plus largement, cette référence à l’histoire est également destinée à rappeler la diversité des sources et des inspirations de l’écologie. Car l’écologie est plus variée qu’on le croit souvent, et comme pour les écosystèmes, cette diversité est une richesse qu’il faut chérir plutôt qu’une faiblesse ou une source de conflits qu’il faudrait diminuer. C’est à cette diversité que se consacre l’Institut Brunoy pour une écologie des solutions. […]

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